Interview de Sylvia Pinel

Comment avez-vous travaillé pour conserver votre expertise et votre influence sur les questions de logement après avoir quitté votre poste de Ministre du Logement ? En échangeant avec l’écosystème par exemple ?

Bien sûr, je continue à discuter et à échanger régulièrement avec les acteurs du logement, du bâtiment mais aussi avec les élus locaux qui me font part de leurs inquiétudes et de leurs attentes. En parallèle, je continue à me documenter et à regarder les textes, les articles de fond sur ce sujet qui me tient particulièrement à cœur.

 

Que signifie être influente pour vous ? Comment utilisez-vous les différents leviers à votre disposition pour être entendue (Parlement, presse, réseaux sociaux) ?

C’est une bonne question ! Mais je crois que l’essentiel est de mettre à profit sa connaissance et son expertise du sujet dans le débat, pour formuler des propositions ou des corrections. Et en la matière, dans le contexte que nous connaissons, les propositions de correction de la trajectoire prise par le Gouvernement sont nombreuses !

En ce qui me concerne, j’essaie d’utiliser tous les leviers à ma disposition (assemblée nationale, presse, réseaux sociaux) pour faire entendre mes positions pour le logement et plus largement pour la filière du bâtiment.

 

Comment peser sur les décisions quand on est une Députée non inscrite, c’est-à-dire avec des moyens techniques et humains plus limités que vos collègues qui sont membres d’un groupe ?

C’est bien là toute la difficulté ! Être Députée non inscrite est source de grande frustration que ce soit pour la rédaction et le dépôt d’amendements ou pour leur défense faute de temps de parole suffisant.

Il est en effet difficile de pouvoir déposer autant d’amendements que l’on souhaite faute de moyens suffisants et de pouvoir s’exprimer aussi souvent que l’on voudrait.

J’ai par exemple eu très peu de temps de parole lors des débats sur la loi ELAN comme nous étions en temps législatif programmé et je le regrette.

 

Octobre 2018